ECOLE FRANÇAISE
Portrait de Jeanne d’Arc
Buste à mi-corps en terre cuite
Haut : 56 cm
1800 – 1820
De toutes les grandes héroïnes issues de l’histoire nationale et plus particulièrement d’un Moyen-âge chrétien idéalisé dont l’attrait nourrit l’imagination des artistes à partir de la fin du XVIIIème siècle jusqu’aux années 1830, Jeanne d’Arc est sans nul doute celle qui fascina le plus les artistes. En témoigne ce rare portrait en buste à large découpe permettant de mettre en valeur un costume évoquant davantage la Renaissance que le début du XVème siècle. La future sainte est revêtue d’une robe serrée à la taille avec un décolleté carré et des manches à crevés. Elle est surtout coiffée d’un chapeau à plumet, couvre-chef récurrent dans les représentations de Jeanne d’Arc dès le XVIIème siècle dans une parfaite illustration d’un Moyen Age idéalisé aux limites chronologiques floues en ce qui concerne son commencement jusqu’à son étendue qui s’étale jusqu’au début du XVIIeme siècle.
Notre buste renvoie directement au monument de Jeanne d’Arc qu’Alexandre Lenoir fait installer en 1801 dans la salle du XVème siècle de son musée des Monuments Français. Celui-ci se composait d’une statue en terre cuite du XVIème siècle provenant du château de Gaillon abondamment restaurée par Pierre-Nicolas Beauvallet qui l’affuble lui aussi d’un grand chapeau à plumes, munie d’une épée à l’image d’une Vierge combattante.
Notre buste illustre l’engouement pour l’époque médiévale au travers d’un style qualifié de « troubadour » dont il constitue un exemple parfaitement significatif. Ce « genre anecdotique » d’un Moyen-Age imaginaire presque exotique transparait ici tant au travers du soin apporté au rendu du costume comme des bijoux que de l’expression mélancolique et douce de la sainte, le visage comme le regard délicatement tournés sur le côté échappant au regard des spectateurs pour mieux nous entraîner dans le monde imaginaire et poétique de notre héroïne.