Ercole Bazzicaluva
(Pise, vers 1610 – après 1641)
Vue de Majorque
Plume et encre brune
Né à Pise vers 1610, Bazzicaluva partit très jeune travailler à Florence. On sait grâce au biographe de la fin du XVIIème siècle, Baldanucci, qu’il entra dans l’atelier de Giulio Parigi, dont il fut l’élève à la même période que Cantagallina.
Baldanucci écrivit de Bazzicaluva qu’il était « un excellent dessinateur à la plume et qu’il suivit entièrement la manière de faire les paysages de Giulio Parigi ainsi qu’on le voit dans les nombreuses feuilles qui se trouvent dans les volumes souvent mentionnés du Sérénissime Grand Duc… » (traduction de Baldanucci, IV, pp.141-142).
Il entra au service des Medici, dont il fut l’un des artistes puis, toujours à leur service, Bazzicaluva devint gouverneur de la forteresse de Livourne, puis de la ville de Sienne.
Il fut également mentionné comme artiste de la cour d’Innsbruck.
Ses dessins, comme ses gravures, représentent des scènes de batailles ou des paysages. Pour ces derniers, on sait qu’il aimait travailler sur le vif, suivant l’exemple de Parigi.
Son écriture, vibrante et minutieuse, faite de petites hachures fines, est directement inspirée des dessins de son maître, mais également de ceux des artistes nordiques venus travailler en Italie, comme Dürer, Pieter Brueghel l’Ancien, ou encore Paul Brill.
Il exécuta essentiellement des paysages champêtres, comme le « Paysage avec un grand arbre » du musée du Louvre mais également un certain nombre de vues topographiques, comme « La vue de l’Arno avec la villa Ambrosiana » (1633, conservée à la Pierpont Morgan Library de New York).
Bazzicaluva réalisa plusieurs séries, dont une de treize « Paysages » pour le marquis Carbori (1627) et une autre de douze « Paysages et Marines » pour Ferdinand II en 1638 (série comparable à celle réalisée par Callot en 1618 pour Giovanni Medici).
De la même manière, il est fort possible que notre dessin ait fait partie d’un ensemble puisqu’on connaît plusieurs feuilles de l’artiste représentant des ports d’Espagne. Dans deux d’entre elles, les vues s’inscrivent également dans des cartouches : Barcelone (Barzellona, 207 x 355 mm) et Taragone (Tarragona, 208 x 358 mm). La mise en page de ces dessins laisse présumer que ces feuilles étaient destinées à être gravées, probablement dans un atlas de villes, comme il en fut beaucoup créés au XVIIème siècle.
Dans ces trois feuilles, Bazzicaluva caligraphia les noms des villes, tout comme il le fit également dans une vue d’Alicante.
220 x 360 mm