(1877 – Paris – 1957)
Deux vues des jardins de la Villa Médicis à Rome :
La Loggia
La fontaine du Piazzale
Une paire, huiles sur toile
33 x 46 cm et 32,3 x 45 cm
L’un signé en bas à gauche : GEORGES LEROUX 1912
PROVENANCE : Collection particulière, France.
C’est à la suite de son Prix de Rome de 1906 (La famille dans l’Antiquité, Paris, École Nationale des Beaux-Arts), que Leroux effectue son premier séjour romain en qualité de pensionnaire, de 1907 à 1909. Ébloui par la lumière de l’Italie, le jeune parisien effectuera tout au long de sa vie de nombreux voyages dans ce pays, qui le conduiront du Latium à la Toscane et de l’Ombrie jusqu’à Naples.
Ce ne sont pas moins de quatorze compositions ayant pour cadre la Villa Médicis que Leroux envoya en 1913 à la galerie Devambez, au 43 du boulevard Malesherbes. Cette véritable institution, implantée au cœur du Paris élégant du début du XXe siècle, d’abord spécialisée dans le domaine de la gravure, exposa par la suite des artistes d’une modernité classique comme Leroux, mais aussi des maîtres de l’avant-garde comme Picasso, Matisse ou Chirico.
Le journaliste et critique Henry Bérenger évoquait les 70 œuvres réunies par Leroux, des vues de Rome, donc, mais aussi de la Sicile, comme celles de « l’un des meilleurs élèves de l’école de Rome ». La galerie Nationale d’Art Moderne de Rome présente notamment la très grande Promenade du Pincio.
Cette reconnaissance officielle sera consacrée par de nombreuses commandes et achats de l’Etat, une participation à l’Exposition universelle de Paris, en 1937, et une longue carrière à l’Institut.
La villa Médicis, est, depuis son départ en 1803 du Palazzo Mancini sur le Corso, le siège de l’Académie de France à Rome.
Le cadre enchanteur de ce palais suburbain qui domine la ville éternelle a inspiré des générations de peintres français et étrangers.
Pour la première de nos deux toiles, Leroux a représenté la loggia donnant sur le Piazzale, ornée d’une des sculptures les plus emblématiques du XVIe siècle, le Mercure de Giambologna. Elle permet d’évoquer la fastueuse collection rassemblée à la villa par Ferdinand de Médicis (1549-1609) dont la plupart des pièces sont aujourd’hui conservées aux Offices, à Florence. L’originalité du point de vue choisi par Leroux, de côté et en contre-plongée, ainsi que le jeu des balustres qui rythment la composition, apportent à celle-ci beaucoup d’esprit et de dynamisme.
Le bassin qui occupe le centre du Piazzale est aujourd’hui dominé par la haute silhouette d’un obélisque, venu remplacer la sculpture représentée par Leroux. Au fond, sous la balustrade, le mur de soutènement du bosco avait en son temps inspiré Velasquez dans l’un de ses rares paysages purs, aujourd’hui conservé au Prado.
Le jeu savant des ombres et des lumières, qui donne profondeur et relief à ses œuvres, et la touche divisionniste de Leroux sont typiques de son art, marqué à la fois par le néo-impressionnisme et les nabis, ainsi que par le classicisme de Maurice Denis et des artistes de la Renaissance.