(Lyon, actif à Paris vers 1800-1810)
Portrait d’homme
Terre cuite avec ajouts de plâtre patiné
52 cm
Signé et daté : Nogaret fecit An X (1801-1802)
Provenance : Château de X ; par descendance depuis le milieu du XIXe siècle
Œuvres en rapport :
Jean-Marie Nogaret, Buste de Jeune fille, 1802, terre cuite, signé, Clark Art Institute, inv. 1955.974
Jean-Marie Nogaret, d’après Guillaume Ier Coustou, Nicolas Coustou, sculpteur (1658-1733), 1803, buste en marbre, signé, localisé à Lyon et daté, 71 cm, Versailles, musée National du château de Versailles, MV. 6478
Le nom de Jean-Marie Nogaret ne fait pas partie des grands noms de la sculpture, il est néanmoins dans le dictionnaire de référence des sculpteurs du XVIIIe siècle de Stanislas Lami. Celle-ci situe le sculpteur à Paris, au 64 faubourg Saint-Martin, lieu où il réalisa sans doute notre buste en terre cuite. A la fin du texte, l’auteur rapporte que les Affiches de Paris de fructidor an VII – c’est-à-dire entre 1798 et 1799 – ont mentionné le sculpteur comme l’auteur d’un buste du général Joubert, tué à la bataille de Novi. Malheureusement, cette sculpture n’est pas référencée aujourd’hui, même si un buste en céramique de la manufacture de Sèvres, très proche d’un point de vue stylistique du nôtre, aurait probablement pu être réalisé à partir de la sculpture originale de Nogaret mentionnée dans le dictionnaire de Lami.
Il faut rapprocher notre sculpture du Buste de Jeune fille en terre cuite réalisé en 1802 et aujourd’hui conservé au Clark Art Institute de Williamstown. Grâce à sa signature, l’origine lyonnaise du sculpteur a pu être confirmée : « Nogaret de Lyon a fait ceci à Paris en 1802 ».
Du fait de son origine et de la qualité de sa production, visible au traitement de ses visages, très soignés et élégants, il est possible de le rapprocher de l’entourage du sculpteur lyonnais Joseph Chinard (1756-1813). Sculpteur néoclassique majeur au tournant du XIXe siècle, Chinard s’inspire de ses voyages en Italie pour élaborer un style délicat, aussi bien dans la représentation des vêtements, très précise et légère, que pour saisir les figures recueillies et grâcieuses de ses modèles.
L’inspiration cherchée chez le maître lyonnais transparaît de manière évidente dans l’œuvre de Nogaret, et tout particulièrement dans notre buste. La finesse des mèches de cheveux qui viennent caresser l’orée du visage du modèle, que l’on retrouve sur le buste de femme de Williamstown, la texture riche et légère des étoffes du col, qu’il réussit à traduire à travers l’argile, les traits du visage fins et justes du jeune homme, sont autant de preuves du talent de Nogaret pour portraiturer ses contemporains.
Une autre œuvre de sa main a pu être identifiée grâce à sa signature. Il s’agit du buste en marbre de Nicolas Coustou conservé au musée National du château de Versailles, et réalisé d’après un original de Guillaume Ier Coustou (1677-1746), dont le Louvre conserve une version en terre cuite.