(1578 – Florence – 1650)
Tête de jeune fille
Pierre noire et sanguine
222 x 185 mm
Porte une inscription au crayon en bas à droite : Rosselli
Porte une inscription à l’encre au dos du dessin
Matteo Rosselli peut être regardé comme l’un des premiers peintres florentins à s’inscrire dans le courant baroque. Formé dans l’atelier de Gregorio Pagani, lui-même un ancien élève du maniériste Cigoli, il étudia à l’Accademia del Disegno avant de partir pour Rome. Revenu à Florence, il travailla au Palazzo Pitti, à la Basilica della Santissima Annunziata, et peignit des fresques ambitieuses illustrant la vie de Michel-Ange à la Casa Buonarroti. Il fut également un pédagogue apprécié et un chef d’atelier sans égal qui compta au nombre de ses élèves toute la jeune génération florentine : Lorenzo Lippi, Volterrano, Franceschini ou encore Vignali.
Certains des dessins de Rosselli sont parfois confondus avec ceux de son disciple Jacopo Vignali (1592-1664) ou de Carlo Dolci, d’une génération encore postérieure puisqu’il fut l’élève de Vignali.
Une certaine continuité stylistique perdura au cours de ces trois générations : les fines hachures de pierre noire construisant les traits et modelant les visages, relevés d’accents d’une sanguine orangée, se retrouvent encore, quoique tracés d’un crayon plus menu et précis, chez Dolci comme, par exemple, dans son Etude de femme drapée, les mains croisées (Musée des Beaux-Arts de Lille).
On peut rapprocher notre étude, d’une sensibilité et d’une vérité merveilleuses, de la Tête de jeune garçon, de technique identique, conservée au Musée Pouchkine de Moscou, où l’on retrouve la même douceur et la même légèreté dans l’usage des crayons.