Nicolas Colombel
(1644 Sotteville-lès-Rouen – Paris 1717)
Moïse déposé sur les eaux
Huile sur toile
Exécuté vers 1680-1690
Provenance :
Peut-être collection Jean de Julienne, sa vente après décès, 30 mars-22 mai 1767, n°234 , acquis par le prince Dimitri Alexeïevitch Galitzine (1738-1803), pour 440 livres ; Galerie Heim, Paris ; Collection Allen Field, Houston, depuis 1963 (étiquette sur le châssis)
Bibliographie :
Peut-être Jean-Baptiste de Montullé, « Catalogue des tableaux de Jean de Julienne », Paris, 1756, n°86 (27 pouces de haut sur 35 de large, ce qui correspond à 73,1 x 94,7 cm) ; Anthony Blunt, Revue de l’Art, n°9, 1970, p.30, n°18, illustré p.34 ; « Parcours d’un collectionneur, L’histoire, la fable et le portrait, Exposition du musée de l’Ile-de-France », Sceaux, 2007, catalogue p.54 , reproduit p. fig. 5a ; Karen Chastagnol « Nicolas Colombel », catalogue de l’exposition présentée au musée des Beaux-Arts de Rouen, 2012-2013, P.2, pp.121-122, reproduit
Originaire de Sotteville-les-Rouen, il partit très jeune pour Paris. Présent à Rome en 1678, il y resta pendant plus de dix ans , ne rentrant en France que vers 1791. On sait qu’il sollicita son agrément à l’Académie en 1693 et fut reçu le 6 mars 1694. Si son nom reste attaché à celui de Poussin tant l’influence de celui-ci fut importante, il fut également très influencé par l’école romaine de peinture, et particulièrement par le Dominiquin, Guido Reni et l’Albane.
On ne peut que se référer à la notice très complète consacrée à Colombel par Karen Chastagnol dans le catalogue de l’exposition « Parcours d’un collectionneur, L’histoire, la fable et le portrait » pour commenter notre tableau.
La spécialiste de l’artiste y étudie en effet l’autre version de cette composition, également autographe, conservée dans la collection Milgrom, tout en la comparant à notre version, alors considérée comme perdue, et connue par sa publication dans l’article d’Anthony Blunt.
La bibliographie de Karen Chastagnol nous apprend en effet que celui-ci avait eu connaissance de notre tableau, par l’intermédiaire d’un marchand, lors de son acquisition par un collectionneur privé texan, en 1963 (Notre tableau porte effectivement l’étiquette de ce collectionneur de Houston sur son châssis).
Le nettoyage de notre tableau a permis de découvrir les très nombreux repentirs présents sur notre toile. On peut voir en effet que Colombel a fait de nombreux essais, par la suite modifiés, comme dans la position de la jambe du jeune Moïse, dans le visage de son père,dans plusieurs mains, ou encore dans les architectures. Ces modifications ont ensuite toutes été reprises dans l’autre tableau, ce qui permet d’identifier de manière certaine la première version exécutée par l’artiste.
Comme Madame Chastagnol l’indique dans sa notice, le souvenir du tableau de Poussin, aujourd’hui exposé à l’Ashmolean Museum d’Oxford, est tout à fait évident, bien que l’on ne sache pas précisément comment Colombel a pu connaître cette composition.
Nous remercions madame Karen Chastagnol pour avoir confirmé l’attribution de notre tableau, ainsi que pour tous les renseignements qu’elle nous a fournis.
73,3 x 98 cm