Hubert Robert
(1733 Paris 1808)
Le bas-relief
Sanguine
Dans notre dessin, réalisé pendant le séjour romain d’Hubert Robert, soit vers 1760-1765, un personnage en toge est penché devant un bas-relief antique, qu’il semble nous montrer du doigt. Tout à fait caractéristique de l’artiste, notre feuille représente des ruines dans une nature omniprésente. Tant son cadrage très serré, et extrêmement rempli, que la fraîcheur de la sanguine font de notre dessin un très bel exemple de l’art d’Hubert Robert.
Né à Paris en 1733, Hubert Robert y fait son apprentissage dans l’atelier du sculpteur Michel-Ange Slodtz. Arrivé à Rome, Hubert Robert se trouve un protecteur dans la personne de l’ambassadeur de France, le futur duc de Choiseul. Grâce à celui-ci, il entre à l’Académie de France, alors installée dans le Palais Mancini. Il en devient pensionnaire en 1759, sans avoir concouru au Prix de Rome, épreuve par laquelle les artistes accédaient à l’Académie et touchaient du roi une pension. Il se lie d’amitié avec Fragonard et l’abbé de Saint-Non, avec lesquels il dessine aux alentours de la ville et à Tivoli et qu’il accompagne lors d’un voyage à Naples en 1760.
Pendant ces quelques années, l’artiste produit un grand nombre de dessins, inspirés par les ruines et les paysages italiens.
En juillet 1765, Hubert Robert décide de rentrer à Paris où il connaît très vite le succès. Il est agréé à l’Académie Royale de peinture et de sculpture le 26 juillet 1766 et reçu académicien le même jour, faveur très rare. Dès lors il expose régulièrement au Salon et va mener pendant vingt ans une brillante carrière. A partir de 1770 il obtient un logement au Louvre et le titre de Dessinateur des Jardins du roi, fonction dans laquelle il s’absorbe peu.
Il développe dans de plus grandes compositions les esquisses croquées en Italie, exécute de nombreux tableaux de paysages français, vues de Paris et des parcs célèbres de son époque et, en 1783, commence la série des monuments du Midi de la France, aujourd’hui conservée au Louvre. Hubert Robert n’échappe pas aux troubles de la Révolution. Arrêté comme suspect en 1792, emprisonné à Saint-Lazare puis à Sainte-Pélagie, il continue à peindre et à dessiner en prison. Sauvé par le 9 thermidor, l’artiste retrouve une fonction officielle en 1795, où il siège au côté de Fragonard à la Commission du Museum Central des Arts, le futur musée du Louvre, créé le 27 juillet 1793.