ABRAHAM VAN STRIJ
(1753 Dordrecht 1826)
Allégorie des Arts
Huile sur toile
48,5 x 189 cm
(Encadré : 54,5 x 193,5 cm)
Signé en bas à droite : A.Van Strÿ
Vers 1780-1790
Tout comme son frère Jacob, Abraham débuta dans l’atelier de leur père Leendert van Strij, peintre et décorateur à Dordrecht. Voulant se spécialiser dans les décorations intérieures, Abraham rentra dans l’atelier de Joris Ponse (1723-1783), lui-même élève d’Aart Schouman, qui était spécialisé dans les grandes décorations et dans les natures mortes . Abraham van Strij connut très vite le succès grâce à ses décorations élégantes et reçut de nombreuses commissions de la haute bourgeoise locale. Il se spécialisa ainsi dans les dessus-de-porte, linteaux et grandes compositions sur toile qui faisaient office de papiers peints. Van Strij fit un bref passage à l’Académie Royale d’Anvers en 1772-1773, avant de rentrer dans sa ville natale.
L’année suivante il fonda, avec trois autres artistes, l’association de Dessin de Dordrecht, Pictura, dont il fut le directeur jusqu’en 1824.
Van Strij se tourna ensuite davantage vers le portrait ainsi que vers les scènes d’intérieur de plus petit format, influencées par Metsu et Pieter de Hooch. Il exécuta également des paysages animés à la manière de Cuyp, qui rencontrèrent un certain succès. Il se maria en 1780 et prit, à partir de 1801, un atelier qu’il partagea avec son frère.
Notre impressionnante grisaille est tout à fait caractéristique des œuvres de van Strij, si prisées à Dordrecht au milieu du XVIIIème siècle. Ses œuvres, des toiles d’assez grand format, tout en camaïeu de gris, ou comme ici se découpant sur un fond sombre, sont pour la plupart à dater des années 1780. Une très belle Allégorie de la navigation est aujourd’hui conservée dans une collection privée (157,5 x 95 cm, signée).
On peut également citer, bien que moins ambitieuse, une Allégorie de l’Automne, qui devait appartenir à un cycle des quatre saisons en dessus-de-porte (signé et daté 1783, collection privée).
Une très belle composition pour un dessus de cheminée représente des Puttis et des nymphes faisant des offrandes à Minerve ( signé, 138,2 x 76,3 cm ; collection privée). D’une qualité très proche de notre toile, et dans la même gamme chromatique, il est possible que les deux œuvres proviennent d’un même décor.
Sur notre toile, des puttis sont peints à la manière d’un bas-relief avec les différents attributs des arts, une toile trônant au centre de la composition, fermée sur la droite par un buste servant de modèle à un putti le dessinant, tandis qu’un autre tient une palette.