(1715 Paris 1790)
Léon délivre Roger de la prison
Sanguine
207 x 145 mm
Titré, signé et daté : C.N. Cochin filius, delin, 1773
1773
Provenant de L’Arioste, Roland furieux, chant 45
Né de parent graveur, Charles Nicolas Cochin le père et Louise-Magdeleine Horthemels, il devient vite leur élève. Il montre rapidement ses aptitudes pour la gravure, il est d’ailleurs décrit comme l’un des plus habiles maîtres de l’école française du XVIIIème siècle. Bien qu’il soit capable de faire des merveilles au burin, il est avant tout un aquafortiste de prédilection. Il est, dans ce métier, d’une adresse prodigieuse.
Le dessin que nous présentons est vraisemblablement la contre-épreuve du dessin qui a été réalisé afin d’illustrer le livre de L’Arioste, Roland furieux.
Ce poème épique est composé de 46 chansons in ottava rima. Il fut écrit en 1505, et publié pour la première fois en 1516. La trame de fond du poème se déroule durant la guerre entre Charlemagne et les Sarrasins, lesquels sont sur le point d’envahir l’Europe. Léon délivrant Roger de la prison est destiné au chant 45 de cet ouvrage.
Dans son travail de gravure, Cochin le Jeune réservait aux éditeurs le dessin préparatoire à la gravure. Il prenait soin d’en tirer une contre-épreuve qu’il retravaillait souvent afin de la vendre à des collectionneurs. Il considérait, en effet, ses dessins sur fond de contre-épreuve comme plus aboutis que les dessins préparatoires, car ils étaient dans le sens voulu pour la lecture finale. Cochin résume ainsi sa pensée dans une lettre datée du 1er mars 1780 à Desfriches : » Il y aura dans cette suite deux frontispices allégoriques qui pourront faire tableau agréable. Je vous les conserveray, c’est à dire les contrépreuves redessinées qui ordinairement valent mieux que les premiers, surtout en ce qu’ils sont plus corrects » (MICHEL C., Charles-Nicolas Cochin et le livre illustré au XVIIIe siècle, 1987, p. 132).
Cochin illustre 37 autres chants de ce livre, paru chez Brunet, en compagnie d’artistes comme Jean-Baptiste Greuze, Jean-Michel Moreau le Jeune, ou encore Charles Eisen. L’édition de chez Brunet est une traduction de l’italien par M. d’Ussieux. Il est possible que l’édition de Brunet soit une reprise de celle de Jean Baskerville, qui n’était probablement pas illustré. Les dessins de Cochin sont datés entre 1773 et 1777, ce sont des travaux de fins de carrière qui nous sont présentés.