ECOLE FRANÇAISE DU XVIIE SIECLE
Elément de monument funéraire
Marbre blanc
112,5 x 22 x 30 cm
Vers 1650
La réalisation de notre monument funéraire représentant une étoffe placée sur entablement, encadrée par deux crânes, et surmontée en son centre par deux os croisés et une mâchoire, peut être située en France et datée du milieu du XVIIe siècle.
On remarque au dos les marques du trépan qui a servi à détacher et à dégrossir le bloc de marbre, ainsi qu’une cavité plombée en forme de cœur, qui servait probablement de réceptacle pour celui du dédicataire du monument. Le dos présente deux autres cavités, symétriquement disposées, qui pouvaient servir à recevoir d’autres éléments du tombeau. On trouve enfin deux dernières encoches, comportant des traces de rouille, par lesquelles le monument était surement accroché à la paroi d’un édifice religieux – église ou chapelle.
Notre sculpture appartenait très certainement à un tombeau pariétal. Sa forme, entablement cintré en son centre, laisse supposer qu’il se situait au sommet, ou à la base du monument funéraire. On trouve en effet sur de nombreux tombeaux français du XVIIe siècle de tels entablements cintrés à la base des tombeaux, parfois ornés de crânes ou d’os, assez rarement mêlés à un drapé.
Le réalisme de la représentation du crâne et des ossements, ainsi que l’agitation baroque du drapé, sculpté avec une grande maîtrise, autorise une datation dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
La très grande finesse avec laquelle ont été sculptés le tissu et les ossements, nous conduit à penser au travail d’un sculpteur d’importance. Les os et le crâne sont rendus avec un très grand naturalisme, et une impressionnante précision. L’examen attentif des crânes, partiellement évidés, permet de constater que l’artiste a représenté de très nombreux détails, comme des fissures, des passages de nerfs, etc. Ces éléments, qui éloignent notre œuvre d’une grande partie de la production standardisée du XVIIe siècle, permettent de la rapprocher des fragments d’un tombeau rouennais contemporain. On trouve dans ces fragments un putto appuyé sur un crâne d’un réalisme tout aussi saisissant que celui des nôtres, ainsi qu’un autre angelot, habillé d’un tissu au traitement semblable à notre drapé. Ces fragments étaient autrefois attribués à Jacques Sarazin