(Tournus 1725 – Paris 1805)
Sainte Marie l’Egyptienne
Pierre noire, estompe et sanguine
370 x 280 mm
Exécuté vers 1800
provenance : Vente, 23 juin 1931, n°28 (étiquette sur le carton de fond) « Etude pour la mélancolie » ; vente ancienne, n°80 « Etude pour la mélancolie » (étiquette sur le carton de fond)
Notre dessin, anciennement intitulé « Etude pour la mélancolie », doit plus certainement être considéré comme une étude pour Sainte Marie l’Egyptienne.
e thème de Sainte Marie l’égyptienne inspira Greuze à plusieurs reprises lors des dernières années de sa carrière, vers 1795-1800. Un important dessin représentant Sainte Marie l’Egyptienne tenant un crâne, aujourd’hui conservé au musée des Beaux-Arts de Dijon, date des environs de 1790.
Une première version du Repentir de Sainte Marie l’égyptienne dans le désert passa à la vente Duclos-Dufresnoy (Paris, 28 août 1795). Une seconde version, qui appartint à Lucien Bonaparte en 1800, est maintenant conservée au Chrysler Museum de Norfolk. Elle fut exposée au Salon de 1801 sous le numéro 158. Ce tableau est la dernière œuvre à figures connue de Greuze.
La notice de ce tableau, dans le catalogue Greuze de l’exposition Greuze du musée de Dijon, en 1977, mentionnait un certain nombre de dessins préparatoires passés en vente publique au 19ème siècle (Edgar Munhall, p. 236).
Sainte Marie l’égyptienne fut, comme Marie Madeleine, une grande pécheresse qui se convertit au seuil du Saint Sépulcre et se retira dans le désert de l’est de la Palestine pour y finir ses jours dans la prière.
Notre dessin est une étude préparatoire, peut-être pour la première version. Différence sensible avec le tableau de Norfolk, la masse des cheveux vient, dans le dessin, dissimuler la nudité de la sainte.
La technique de notre feuille, pierre noire, sanguine et estompe se retrouve dans d’autres œuvres de la fin des années 1790, comme une Etude de tête de chien autrefois dans la collection Groult à Paris. Le traitement de la chevelure, à la fois ondoyant et estompé, relevé par de larges touches de sanguine, la physionomie, à la fois douloureuse et douce, de la sainte, font de notre feuille une importante addition au catalogue des dessins de l’artiste.