Nicolas Guy Brenet
(1728 Paris 1792)
Esquisse pour « Le combat des Grecs et des Troyens sur le corps de Patrocle »
Huile sur toile
Vers 1781
Provenance : Probablement Vente après décès de l’artiste, Paris, 16 avril 1792 (n°11 « Trois esquisses, dont le Combat des Grecs sur le corps de Patrocle… »)
Bibliographie : Marc Sandoz, Nicolas-Guy Brenet (1728-1792), Editart-Quatre chemins, 1979, p.114, n°96 et p. 146-147
Né en 1728 à Paris, Nicolas Guy Brenet reçut sa première formation dans l’atelier de Charles Antoine Coypel avant d’entrer dans celui de François Boucher. Après avoir suivi l’enseignement de Carle Van Loo à l’École royale des élèves protégés, il se rendit à Rome en 1756. De retour en France en 1761, Brenet reçut ses premières commandes, pour des églises et des bâtiments officiels, et commença à exposer au Salon en 1763. L’Académie royale le reçut en son sein comme peintre d’histoire en 1769, avec son Thésée recevant les armes de son père (Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts).
Le comte d’Angiviller, Surintendant des Bâtiments de Louis XVI, mena une politique active dans le domaine artistique, inspirée par l’exemple de Colbert, et visant à remettre au fait du jour la peinture d’histoire. Cette politique fut l’occasion de nombreuses commandes, à laquelle on peut rattacher celle passée à Nicolas-Guy Brenet pour le Salon de 1781 (n°26). Le grand tableau, Le combat des Grecs et des Troyens sur le corps de Patrocle (323 x 422 cm), aujourd’hui exposé au musée des Beaux-Arts d’Arras, représente la lutte des Grecs et des Troyens autour du corps sans vie de Patrocle.
C’est ce tableau que prépare notre esquisse. Son sujet est inspiré à Brenet par les chants XVII et XVIII de l’Iliade : un combat fait rage autour du corps sans vie du jeune Patrocle, alors qu’Achille, qui vient d’apprendre la disparition de son ami et veut soustraire sa dépouille des mains des Troyens. Le héros se présente devant les remparts élevés par les grecs, désarmé, sous la seule protection de Pallas, et parvient, par sa présence et ses cris, à semer l’effroi et la confusion dans l’armée troyenne. Celle-ci prendra alors la fuite, abandonnant le corps du vaillant Patrocle, qu’Achille promettra de venger. A droite de la composition, Ajax, décrit dans l’Iliade comme le plus brave des héros grecs après l’inégalable Achille, s’apprête à jeter une pierre sur les soldats troyens s’approchant de Patrocle.
On observe, entre notre esquisse et la composition finale, quelque variantes : l’arrivée d’Achille et de Pallas est en effet reportée à l’arrière plan, tandis que le combat d’Ajax contre les Troyens prend plus d’importance.
On trouve mention, dans le catalogue de la vente après décès de Brenet, de trois esquisses préparant des tableaux de l’artiste. L’une d’entre elles, décrite comme représentant « le Combat des Grecs sur le Corps de Patrocle », correspondant sans doute à notre esquisse.
89,5 x 115,5 cm