(1750 Toulouse – Paris 1819)
L’éruption du Vésuve
65,5 x 80,8 cm
Huile sur toile
1814
Provenance : Collection particulière
Exposition : « Pompei@Madre », Museo d’arte contemporeana donnaregina, 2017-2018
Bibliographie : Probablement Geneviève Lacambre, L’Eruption du Vésuve par Pierre-Henri de Valenciennes in La Revue du Louvre, 5/6 1980, pp. 314, note 2
Après une très longue période d’accalmie puis l’éruption de 1631 qui avait ravagé les environs, le Vésuve a connu une activité intense tout au long du XVIIIème siècle. Objet de fascination pour les peintres étrangers de passage à Naples, le grand volcan était un sujet d’étude et un modèle privilégié pour une génération d’artistes qui commençaient à prêter une attention particulière à la nature et à ses manifestions violentes, orages, tempêtes, incendies, montagnes abruptes. Les mouvements du volcan rappelaient en outre à chacun la dramatique éruption de l’an 79, qui avait causé la disparition d’Herculanum et de Pompéï. La redécouverte de ces deux villes, en 1738 et 1748, avait causé un grand choc et provoqué le regain d’intérêt pour l’Antiquité que développera le courant néoclassique.
Cette Eruption du Vésuve est une version réduite du tableau que Valenciennes a exposé au Salon de 1814 (n°893) et qui est aujourd’hui conservé au Musée des Augustins à Toulouse.
Il est difficile d’établir si notre tableau est une étude pour cette grande composition, ou bien s’il s’agit d’une réduction.
L’Eruption du Vésuve est une oeuvre de la fin de la carrière de Valenciennes. Il y utilise des documents qu’il avait accumulés lors de son voyage en Italie de 1777 à 1784. On sait par son journal de voyage qu’il avait assisté en août 1779 à une éruption du grand volcan.
Valenciennes ajoute le drame au phénomène naturel, et représente l’éruption de 79, celle qui vit l’engloutissement d’Herculanum et de Pompéï. Dans son Salon de 1814, C.P. Landon note : « L’artiste a motivé cette désignation par une circonstance mémorable. Il a représenté sur les devants du tableau la mort de Pline l’Ancien, qui ayant voulu s’approcher de la montagne pour observer ce terrible phénomène, fut puni de sa téméraire curiosité et suffoqué par la fumée et par les flammes ».
Nous remercions monsieur Luigi Gallo de nous avoir confirmé l’attribution de ce tableau.