François André Vincent
(1746 Paris 1816)
Le Martyre de Saint Barthélemy, après Mattia Preti
Huile sur toile
Vers 1774
BIBLIOGRAPHIE :
Jean-Pierre Cuzin, Vincent entre Fragonard et David, Arthéna n°177 p
PROVENANCE :
Peut-être le tableau peint à Naples pour Bergeret de Grancourt fin mai 1774 ; peut-être Paris, collection Bergeret ; peut-être sa vente après décès, Paris, « en son hôtel rue du temple » (Le Blanc, le Monier), 24-26 avril 1786, n°94 (« Le Martyre de S. Barthelemi, étude savante faite d’après le Tableau du Calabrais, connu dans un Cabinet à Naples. Hauteur 27 pouces, largeur 27 pouces 6 lignes (H. 0,730 ; L.0,742. T. ») ; acquis par Bellot ; peut-être vente Eugène Tondu, Paris (Febre), 10-15 avril 1865, n°263 (« Vincent (André)-Le Martyre de saint barthélémy »)
C’est grâce à ce dessin préparatoire, autrefois dans la collection Petithory, et aujourd’hui au Metropolitan Museum de New-York (Harry G. Sperling Fund, Inv.1973.317.2), que l’on peut retracer l’historique de notre tableau. Ce Martyre de Saint Barthélemy, un lavis d’encre brune (29,5 x 29,7 cm), de composition identique à notre toile est signé, sur son montage ancien, « d’après le Cre Calabrese / Vincent Napoli 1774 ». Cette annotation permet, outre l’identification certaine de son auteur et du tableau de Mattia Preti, de situer cette œuvre durant le voyage napolitain.
Preti aborda ce thème à plusieurs reprises : dans une composition centrée sur la figure du saint (Rome, Palazzo Corsini), ou dans l’œuvre de grand format (190,4 x 192,9 cm), aujourd’hui conservé à la Currier Gallery of Art de Manchester, qui appartenait au 18e siècle à Ferdinand van den Eiden, un marchand flamand installé à Naples.
C’est de celle-ci que Vincent s’inspira (pour le dessin du Metropolitan Museum, notre tableau, ainsi que pour une autre version, de plus petit format, conservée au musée Granet d’Aix-en-Provence, comme nous l’a aimablement communiqué monsieur Jean-Pierre Cuzin). Vincent copia presque exactement le maître baroque, supprimant uniquement une tête sur la droite de la composition.
Son excellent état de conservation permet d’apprécier pleinement la touche rapide et virtuose de notre tableau, ainsi que sa matière, riche et fluide, qui se conjuguent, dans un contraste saisissant, avec l’intensité dramatique de cette composition baroque. Fragonard et ses figures de fantaisie ne sont pas loin, dans cette réinterprétation d’un des grands maîtres de la peinture méridionale.
Notre toile faisait partie d’un important ensemble d’œuvres de Vincent que Bergeret conservait dans sa collection (elle figure dans sa vente après décès sous le numéro 94).
Nous remercions M. Jean-Pierre Cuzin pour son aide dans la rédaction de cette notice.
65 x 78 cm
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