JACQUES-JOSEPH TISSOT, DIT JAMES TISSOT
(1836 Nantes – Chenecey-Bullion 1902)
Etude pour « Waiting at the Station, Willesden Junction »
Aquarelle sur graphite
290 x 138 mm
Signé en bas à droite : J. Tissot
Vers 1871
PROVENANCE : Hugh Walpole (1884-1941) ; The Leicester Galleries, London « The collection of the Late Sir Hugh Walpole », 1945, n°21;
acquis par Alan Bott (1893-1952)
Arrivé en Angleterre en 1871, au lendemain de la chute de la Commune, Jacques-Joseph Tissot, qui avait déjà anglicisé son nom en « James Tissot », devint très vite le plus célèbre des artistes franco-anglais.
On sait grâce au livre de raison de l’artiste que sa période la plus prolifique et la plus riche, se situa entre 1872 et 1874, lorsqu’il fréquentait Whistler, Millais et Alma-Tadéma, qu’il était présent à toutes les expositions officielles, et sous contrat avec les galeries Agnew et Pilgeram, qui lui assuraient une grande aisance financière.
C’est également de cette période que datent les œuvres emblématiques de Tissot, comme « The Ball on Shipboard » de la Tate Gallery, « London Visitors » du Toledo Museum of Arts (1874), ou encore « The Captain’s Daughters » de la Southampton City Art Gallery (1873).
Notre aquarelle est une étude pour « Waiting at the Station, Willesden Junction » conservé en Nouvelle Zélande, à la Dunedin Public Art Gallery.
Peint sur panneau, le tableau est d’un format relativement réduit pour l’artiste (60 x 34,5 cm), et fut exécuté entre 1871 et 1873, date à la quelle sa vente est notée dans le livre de raison. Rarement prêté aux grandes expositions consacrées à l’artiste pour d’évidentes raisons de localisation, « Waiting at the Station » n’en reste pas moins un tableau majeur de Tissot, où celui-ci nous fait partager un instantané pris sur un quai de gare, lieu, symbolique s’il en est, du progrès et de la modernité londoniens.
D’une technique tout à fait caractéristique des feuilles d’étude de Tissot, au graphite et à l’aquarelle sur papier bleu, notre dessin illustre à merveille l’intérêt de Tissot pour l’univers féminin, le décrivant avec une grande abondance de détails réalistes dans les rubans, les dentelles ou le châle en tartan qu’elle tient tel un manchon.
La gamme chromatique de notre feuille est très sobre, tout en camaïeu de noir et blanc -nous rappelant son activité de graveur – simplement rehaussée du rouge vif du châle de la jeune femme. Si le costume a été modifié sur le tableau, Tissot conserva le contraste des couleurs, qui fut même accentué par la palette vive de l’artiste. L’élégant chapeau du modèle sera changé au profit d’un canotier, et la robe à tournure gonflée par d’autres drapés.