(1830 Scarborough – Kensington 1896)
Deux études d’homme pour « Golden Hours » et « Orphée et Eurydice »
Pierre noire et craie blanche sur papier bleu
290 x 200 mm
Inscrit au crayon : Golden hours
1864
Notre feuille est préparatoire à deux œuvres majeures exécutées par sir Frédéric Leighton en 1864. La première, « Golden Hours », connut un très grand succès public à l’exposition de la Royal Academy, en cette année durant laquelle il devint membre de l’institution qu’il présidera de 1878 à 1896. Notre personnage masculin joue de la musique, à la fois concentré sur son art et perdu dans ses pensées, sous le regard attentif de sa bien-aimée. Le halo de lumière dorée faisant ressortir sa chevelure brune est déjà suggéré à la craie blanche sur notre feuille. L’œuvre finale, passée en vente publique il y a quelques années est aujourd’hui en collection privée (Christie’s Londres, 30 juin 2016, n°4, vendue pour la somme de 3.274.000 pounds).
La seconde étude de notre feuille est préparatoire à la figure d’Orphée pour le tableau, aujourd’hui conservé au Leighton House Museum Orphée et Eurydice. Il illustre les retrouvailles des deux amants après que les dieux aient eu pitié du jeune héros et l’aient autorisé à descendre aux enfers chercher sa jeune épouse, à la seule condition imposée qu’il ne croise plus jamais le regard d’Eurydice. Tous deux chantaient le bonheur de leurs retrouvailles, Orphée veillant à ne pas regarder son épouse. Mais celle-ci douta de l’amour d’Orphée, qui lui refusait tout contact. Tenu au silence, Orphée finira pourtant par briser le serment et témoigner son amour à Eurydice. La jeune femme s’effondrera aussitôt.
Le visage aux sourcils froncés de douleur de notre feuille est la parfaite illustration du désespoir du jeune homme qui réalisait l’impossibilité de leur amour et son inévitable fin tragique.
Si les deux tableaux Golden Hours et Orphée et Eurydice datent effectivement de la même année, 1864, notre feuille, tout comme les Etudes pour « Golden Hours », « Orphée et Eurydice », et une illustration pour « Eliézer et Rébecca » (Fig.4, Leighton House Museum) sont de précieux témoignages sur le mode de travail de l’artiste et montrent à quel point il parvint à faire évoluer les deux tableaux en même temps.