(1769 Metz – 1823 Paris)
Engagement de cavalerie lors de la campagne d’Égypte,
le combat de Samanouth ( ?)
Huile sur panneau
38 x 46 cm
Encadré : 61 x 69 cm
Signé en bas, à gauche : Swebach.
Inscrit au revers du panneau 250
Porte une étiquette ancienne au dos du panneau : 391
Cadre vers 1840
EXPOSITION : Salon de 1802, n° 754 «Un tableau représentant un escadron de Hussards, environné de Mamelucks, faisant face de tous côtés »
PROVENANCE : collection particulière, France ; Vente Hôtel Drouot, Maître Picard, 13 décembre 1995, n°36
Après avoir reçu de premiers rudiments de son père artiste, c’est paradoxalement auprès d’un éminent portraitiste de l’ancien régime, Joseph-Siffred Duplessis, que Swebach se perfectionna. Par la suite, il intégra l’atelier d’un peintre de batailles dans le goût hollandais, alors fort en vogue, Michel Hamon Duplessis.
Cette influence se révéla déterminante, puisque Swebach consacra l’essentiel de sa carrière aux scènes militaires et cavalières.
Artiste prolixe, il expose régulièrement au Salon de 1791 à 1822. Les dizaines d’œuvres de sa main qui y furent montrées attestent d’un succès long de trente ans qui ne se démentit jamais. Son faire précieux, méticuleux sans jamais tomber dans l’ennui ou le systématique, captant anecdotes et effets lumineux, était régulièrement loué par les critiques.
Premier peintre de la manufacture de Sèvres de 1802 à 1813, Swebach-Desfontaines crée de nombreux cartons pour celle-ci où il était très apprécié par Alexandre Brongniart pour son talent et sa vitesse d’exécution : Brongniart le jugeait comme « le premier dans son genre après Vernet pour les scènes de batailles de chevaux ».
Swebach assura la maîtrise d’œuvre ou collabora à la réalisation de plusieurs des principaux services produits par Sèvres sous l’Empire : Service encyclopédique, Service personnel de l’Empereur et surtout les deux Services égyptiens réalisés pour Alexandre Ier de Russie et Joséphine de Beauharnais après son divorce avec Napoléon.
Ayant pour base les dessins réalisés par Vivant Denon lors de la campagne d’Égypte entre 1798 et 1801, ce célèbre service fut l’un des points de départ de l’Égyptomanie dans l’art occidental.
Notre tableau s’inscrit pleinement dans cette vogue où l’aventure se trouve mêlée à l’exotisme. Les uniformes de hussards sont minutieusement détaillés dans tout leur éclat, avec leur dolman (veste), leur buffleterie et leur shako caractéristiques.
La scène représentée par Swebach met en scène les escadrons du 7e bis régiment de hussards, seule unité de cette arme à avoir participé à la campagne d’Égypte.
Il s’agit très probablement d’un épisode de la bataille de Samanouth qui opposa en Janvier 1799, dans le delta du Nil, des éléments de l’armée d’Orient, sous les ordres de Desaix et de Davout, aux Mamelouks commandés par Osman Bey. Lasalle, le plus célèbre des dragons sous l’Empire, s’illustra lors de cette campagne dans les rangs du 7e bis et y gagna ses galons de colonel.
Swebach réalise sur un panneau préparé une œuvre d’une grande perfection formelle, dont la surface porcelainée annonce son rôle à Sèvres.