Henri-Pierre Danloux
(1753 Paris 1809)
Portrait de Simon Pauquet, inspecteur des ponts et chaussées
Huile sur toile
Exécutée vers 1785
PROVENANCE : Camille Groult, Paris, avant 1900 ; Pierre Bordeaux-Groult, Paris, resté dans sa descendance jusqu’en 2004
Danloux reçut sa première formation dans l’atelier de Lépicié en 1780, puis dans celui de Vien, chez qui il rencontra le peintre David. Entre 1775 et 1780 il séjourna à l’Académie de France à Rome, alors dirigée par Vien. De retour en France, il s’arrêta un moment à Lyon où une importante école de peinture s’était développée. Il y exécuta plusieurs scènes de genre, avant de rentrer à Paris.
Il quitta cependant rapidement la France, se réfugiant à Londres pendant la Révolution. Il y resta de 1791 à 1801, continuant à peindre des portraits, comme celui du Comte d’Artois (Versailles, Musée du Château). Au contact des portraitistes anglais, l’art de Danloux devint d’une élégance plus sobre (voir le « Portrait de M. Delaval », Paris, Musée du Louvre ou le » Portrait d’Alexandre Lenoir », Versailles, Musée du Château).
Rentré à Paris sous le Consulat, Danloux s’essaya à la peinture d’histoire (« Henri IV et Sully », Pau, Musée du Château). Il poursuivit sa série de portraits de gens de théâtre et d’artistes, commencée avant la Révolution. A la suite d’Aved, il s’en tint volontiers à des compositions sans apparat. Si sa « Comtesse de Cluzel » (1787; Chartres, Musée des Beaux-Arts) rappelle les morceaux délicats de Mme Vigée-Lebrun, il revint souvent à plus de simplicité, avec une sensibilité qu’illustreront de manière plus précise après lui Prud’hon ou Gérard.
Danloux trouva à Londres une clientèle chez les émigrés et fut apprécié par les amateurs anglais.
Danloux avait également la clientèle des grands administrateurs de l’époque, militaires, comme le baron de Bezenval dont le portrait est récemment passé sur le marché, ou civils, comme Simon Pauquet, alors inspecteur général des Ponts et Chaussées.
On peut dater notre portrait vers 1785, tant grâce au costume du modèle, que par ses affinités stylistiques avec plusieurs autres huiles de cette époque. On peut en effet rapprocher notre tableau des « Portrait du Comte de Cluzel » (anciennement collection de madame la comtesse de Cossé) et de Monsieur de Nully (anciennement collection de madame la vicomtesse de Curel).
La pose du modèle, légèrement de biais, donne une impression de mouvement et renforce le caractère intimiste de ce tableau.
Ovale, 57 x 46 cm