Nicolas de Largillière
(Paris, 1656 – 1746)
Portrait dit de mademoiselle de La Fosse
Huile sur toile
Signé et daté au dos de la toile d’origine : Peint par N. de Largillière 1716
Bibliographie :
sera inclus dans le catalogue de l’œuvre de Largillière par Dominique Brême, actuellement en préparation
Provenance :
collections du château de Bussy
Né à Paris, Largillierre n’eut aucune formation en France puisque son père partit pour Anvers alors qu’il était âgé de trois ans. A 18 ans, il passa une année en Angleterre, puis rentra à Anvers, dans l’atelier d’Antoine Goubau (1616-1698). Là, il se spécialisa dans les natures mortes, art dans lequel il excella, comme en témoignent la très belle Musique (1695-1700 ; musée des Beaux-Arts de Quimper), bien que ce soit un aspect de son œuvre aujourd’hui méconnu
Il retourna ensuite à Londres, où il passa plusieurs années, de 1675 à 1679, et fréquenta notamment Peter Lely (1618-1680), Premier Peintre de Charles II, qui lui confia de nombreuses commandes de restauration.Largillierre découvrit à Londres l’art du portrait et assimila les belles leçons de van Dyck.
Comme le souligne Dominique Brême (dossier de l’art Largillière, un géant retrouvé, p.51), « Largillière atteignit sa pleine maturité dans les années 1710 à 1725 environ. Peut-être serait-il abusif d’expliquer la nouvelle inflexion de la manière du maître par l’érosion du règne de Louis XIV et le désir collectif de rompre avec les rituels pesants qu’il avait institués. »
On peut rapprocher notre portrait, plus sensible et enlevé que les œuvres des années 1700, de La comtesse de Montsoreau et sa sœur (1714, collection particulière) et du Portrait d’homme en costume de chasseur (vers 1725, Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle). Il s’agit, certes, de compositions plus ambitieuses, mais où l’on retrouve le même souffle, la même recherche d’élégance, de grâce et de légèreté, éloignant ces œuvres de l’étiquette rigide imposée à la cour par madame de Maintenon, à la fin du règne de Louis XIV.
56 x 46 cm